L’air du temps Quelle poisse
Trimballe de ces odeurs
Des relents écoeurants
Qui donnent la nausée
Déjà Le cours des choses
N’était Pas exactement à l’estime de l’autre
À l’achat Sans doute Pas au respect
L’argent n’a jamais rien ennobli
Au temps du chacun pour soi
Voilà que se remet au goût du jour
La sélection Le triage
La déportation
Le pied au cul Salauds de pauvres
Dehors Dégage Tu pues
Les pauvres des pauvres Les Romanichels
Boucs émissaires de gouvernants malades
égocentriques Shootés au pouvoir
Qui ne répondent plus que par oui ou par non
Par bon ou méchant Par blanc ou noir
Gouvernants qui ont sacrifié sur l’autel de leur ambition
Les territoires immenses de la pensée
Situés Précisément Entre ce oui et ce non
Les Romanichels Dont le temps et l’érosion ont fait des Roms
N’en restera bientôt rien Ro R Pfuit Disparus
Deux grands pays Dont La patrie des droits de l’homme
Ont choisi de s’en débarrasser
Oust Fiche le camp de notre arrière-cour
On veut du propre Du poli Du policé
Du pas trop allogène Pas trop métissé
Voilà que s’installe le mépris pour la justice
Pour les institutions Pour le droit
Le droit qui fonde nos sociétés humaines
Le mépris pour la liberté de pensées
La liberté d’être
La liberté
Il va être joli l’humain qui restera
Amputé d’une part de lui-même
Mais il ne veut pas le savoir
Non surtout pas
Qu’il regarde dans la même direction que ceux qui le gouvernent
Qu’il approuve
Après tout Il a voté pour eux
Qu’il s’agenouille devant sa nation
Après tout Qu’il est bien chez lui
Il est tranquille maintenant Il est content
Il est propre et poli
Il ne répond pas
Il ne critique plus
Il ferme sa gueule
Ne me demandez pas si j’en pleure